MAG FCE : Francine, comment es-tu arrivée au syndicalisme ?
Francine : J’ai été embauchée chez EDF en 1998 comme conseillère clientèle. Suite à l’ouverture du marché, j’ai intégré, en 2007, le distributeur ERDF. J’ai été souvent approchée par la CGT, syndicat historique dans l’entreprise, mais je n’en appréciais pas l’esprit, et n’ai jamais donné suite. Puis un jour, en 2011, j’ai entendu parler de syndicat à mots couverts par une collègue qui rencontrait des problèmes dans son poste. Elle avait demandé des renseignements pour se syndiquer à la CFDT et, du coup, je m’y suis intéressée, et me suis dit : « Pourquoi pas moi ! » J’ai rencontré quelqu’un de très posé et de convaincant qui m’a donné envie d’adhérer. J’ai intégré le CHSCT en tant que RS, puis je me suis positionnée sur les listes lors des élections suivantes.
MAG FCE : Tu as ensuite eu des responsabilités dans ton syndicat ?
Francine : A ce moment-là, j’avais envie de voir autre chose. J’avais un poste à mi-temps et je ne m’épanouissais plus dans mon travail. On m’a alors proposé de m’investir davantage syndicalement, et j’ai été détachée en prenant la fonction de responsable développement pour suivre les sections du Syndicat Chimie Energie Franche-Comté. Apprendre à connaître les différentes branches professionnelles de la fédération et suivre les équipes militantes. Une tout autre façon de travailler. Un autre monde… L’autonomie totale m’a demandé une période d’acclimatation. J’avais bien une feuille de route pour l’année, mais une complète liberté pour m’organiser et gérer mes priorités.
MAG FCE : Et tu as ajouté à tes fonctions syndicales celle de trésorier ?
Francine : Effectivement. J’ai intégré le conseil syndical. Je suis allée à la rencontre des équipes pour les aider à s’organiser pour préparer leurs élections ou pour effectuer des autodiagnostics de section. Puis, en 2013, la secrétaire générale du syndicat Franche-Comté m’a demandé si je voulais me présenter au poste de trésorier qui était vacant… et j’ai été élue au congrès du syndicat. J’ai été amenée à participer aux journées des trésoriers à la Fédération, à différentes formations, et à divers ateliers. Je me suis représentée pour un 2e mandat en 2017, et je viens tout juste d’être élue membre du CDF.
MAG FCE : Comment concilier toutes ces activités et préserver sa qualité de vie au travail ?
Francine : J’ai augmenté mon temps de travail pour un 4/5e. Avec Céline Cametti, qui organise les formations au syndicat, et l’arrivée, fin 2017, du nouveau secrétaire général, Bruno Bouchard, on a une bonne dynamique. Nous avons la même façon de travailler, on s’entend vraiment très bien. L’un de nos objectifs est de développer la CFDT dans le Haut-Jura où se trouvent de nombreuses entreprises relevant de la Plasturgie. Cependant, il faut savoir compenser pour garder son équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Il faut savoir décompresser. Moi, j’y arrive par le sport.
MAG FCE : Es-tu épanouie ?
Francine : Oui, même si je ne suis pas encore toujours très à l’aise. Passer de la trésorerie, très technique, au développement m’a permis de m’ouvrir et d’être moins timide. En conseil syndical, faire des présentations de budget trésorerie, faire des retours de terrain, organiser des tractages avec toute la gestion, la logistique, le matériel… je n’aurais surtout pas eu l’occasion d’avoir des activités aussi diverses dans mon ancien métier. Je participe aussi aux tests pour les nouvelles versions de Gasel, le logiciel de gestion des adhérents en ligne. C’est réellement très enrichissant. Je me nourris chaque jour de nouvelles expériences. Je suis convaincue qu’on peut réaliser encore de belles choses en Franche-Comté avec les équipes militantes CFDT.